31 mars 2007

31/12/06

Avant de retourner sur l’île de Honshu, nous allons voir de plus près l’une des deux pagodes et visitons le temple « aux mille tatamis ». En réalité, aucun tatami au sol, puisqu'il est utilisé comme unité de mesure pour les sols au Japon.


A la gare de Hiroshima, nous goûtons aux okonomiyakis de la ville : des nouilles sautées sur une fine crêpe, recouvertes de sauce et agrémentées de fruits de mer, viande, œuf etc. Loin d’être léger, ça reste rudement bon ! En dehors de Hiroshima, les okonomiyakis ne comportent en général pas de nouilles, mais une crêpe plus épaisse.
Nous passons pour ainsi dire l’après-midi dans le train - heureusement que le Shinkansen est confortable et spacieux – pour rejoindre Umeda, un autre quartier de Osaka. Il est 17h30 et la nuit est déjà tombée sur les hauts immeubles dont les devantures illuminées et autres panneaux publicitaires nous rappellent le côté ultra-urbanisé du Japon. Vision totalement opposée à celle de la campagne et de ses temples et maisons traditionnelles. Nous déposons nos bagages au Kinki Hôtel, où nous passerons les trois dernières nuits de notre séjour en terre nippone...
Après le dîner dans un yakitori (où se mangent des brochettes de viandes et légumes), mes frères et moi nous rendons dans le magasin pour otaku du coin. En extase devant les étagères de manga encore inédités en France, nous savons rester raisonnables et ne craquons que pour un Kenshin (ils sont réédités en grand format et avec couvertures sublimes… on ne pouvait pas rater ça...) et pour le dernier Bleach.
C’est le 31 décembre et pourtant les rues ne sont pas animées. Et pour cause, au Japon, on ne fête que le premier de l’an ! Quant à la Saint Sylvestre, on la passe en regardant à la télé le concours de chant annuel, puis on prie à minuit avant d’aller se coucher… Ce qui signifie pas de fête, d’animation ou de boîte de nuit, d’où la déception de mes fêtards de frères...

01/01/07


Le matin, petit déjeuner traditionnel du Nouvel An en famille, chez ma grand-tante M. (sœur de ma grand-mère). Nous avons enfin l’occasion de rencontrer de nouveaux membres de la famille I. (donc font partie T. et ses parents). Un très agréable moment à Tsukaguchi, en compagnie de E., sa femme H. et sa sœur M.. Je bois pour la première fois du saké (sans savoir ce que c’était avant de le porter à mes lèvres d’ailleurs). Un peu dur le poisson cru dès le matin, sauf pour mon frère F. qui n’hésite pas devant la tentacule de pieuvre... hum...
L’après-midi, nous passons à la clinique où travaille H., un frère du grand-père que je n’ai jamais connu, puisqu’il est décédé peu avant le mariage de mes parents. Il faut préciser que la plupart des I. sont médecins ou dentistes, c’est pourquoi nous rencontrons aussi I. à la clinique, un second frère de mon grand-père. Il est accompagné de sa femme (qui parle français) et de ses fils (cousins de ma mère et ma tante si vous avez tout suivi).
Nous nous rendons tous ensemble à Iwade, dans la maison centenaire qu’habitaient les grands-parents de ma mère et où elle passait ses vacances avec sa cousine et sa sœur. Nous pouvons visiter la maison qui n’est plus habitée. A l’intérieur se trouve le traditionnel autel pour prier les défunts de la famille. Derrière la maison s’épanouit un jardin, bien conservé même s’il n’est plus entretenu. Attenante à la maison, nous découvrons le cabinet de mon grand-père paternel, constitué d’une salle d’attente et d’une salle de consultation où il recevait ses patients. Tout est encore là, de la chaise où s’installait le patient (qui ressemblerait plutôt à un chaise de torture) à l’étagère de pharmacie pour préparer les remèdes.
Grâce à des albums-photo, mes frères, ma sœur et moi voyons pour la première fois le grand-père et les arrières grand-parents que nous n’avons jamais connus.
Nous partons pour le cimetière où sont enterrés notre grand-père et d’autres membres de la famille. De l’encens, une bougie, des fleurs, puis nous versons tous de l’eau sur les stèles de nos ancêtres, non sans émotion. Sur les pierres sont inscrits les noms bouddhistes des défunts : une fois décédé, on prend un nouveau nom. A cette occasion nous prenons connaissance de l’armoirie de la famille.
De retour à Osaka, nous avons droit à un repas somptueux organisés par l’oncle I. Y sont conviés plusieurs membres de la famille, dont la femme et la sœur de Takeshi : K. et C. qui a une quinzaine d’années. Malheureusement, elle ne maîtrise pas trop l’anglais et reste à l’autre extrémité de la table. Loin du « petit apéritif » auquel nous nous attendions, le repas se déroule dans un grand hôtel de luxe : un étage réservés aux boutiques Chanel, Dior et cie., une piscine immense... Quant à nous, nous dînons dans un luxueux restaurant italien de l’hôtel.
En somme, un premier de l’an plus que réussi : nous découvrons au Japon la moitié inconnu de notre famille...

02/01/07


Dernier jour dans la contrée de nos ancêtres...
Le matin, mon père, ma tante, X., A. et moi prenons le Shinkansen. Nous partons pour Himeji, entre Kobe et Hiroshima, pour visiter son château féodal : le château de Himeji est réputé pour être le plus beau du Japon.
Compte tenu du temps pluvieux et du peu de temps dont nous disposons, nous faisons l’impasse sur le jardin pour ne visiter que le château. De toute façon, le jardin est d’autant plus beau à voir aux alentours d’avril, pour pouvoir admirer les cerisiers en fleurs.
Pour commencer, nous marchons le long d’un corridor qui donne sur d’anciennes chambres à l’allure spartiate. Ensuite démarre la visite de la tour principale, que l’on pouvait apercevoir depuis le Shinkansen. Après le rituel habituel (se déchausser afin d’enfiler des sandales), nous entamons la montée des six étages de la tour. Par des escaliers très raides, nous atteignons les niveaux supérieurs, de superficie décroissante. De nombreux objets sont disposés, tels que des armes (lances et sabres notamment), leurs supports d’époque, des écrits d’empereurs... Un véritable souci d’authenticité.
A chaque étage, nous avons droit à la vue sur la ville et sur les montagnes environnantes ; le passage est brutal entre l’enceinte du château qui en impose par sa taille et sa beauté et, au-delà, la ville moderne et urbanisée.
L’après-midi, nous retrouvons F. et ma mère, qui ont fait des courses durant la matinée. S’en suit un après-midi d’achats divers et effrénés, au grand magasin Yodobashi Camera (appareils photo, lecteur mp3, montres et compagnie), l’électronique étant plus intéressante au Japon qu’en France.
Voilà le temps de boucler les valises à regret car le lendemain s’annonce la longue journée du voyage retour.

03/01/07

Voilà la journée la plus longue de ma vie compte tenu du décalage horaire. Voyage bien entendu agrémenté des envies de vomir récurrentes pour ma part...

Fin de ce périple magique en terre nippone, terre de nos ancêtres, des mangas, des sushis, des courbettes à n’en plus finir… Ce serait trop réducteur de réduire la culture japonaise à ces quelques éléments. Sacré dépaysement, sacré voyage... (Vivement le prochain?..)